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Liber

Le Culte du Taureau. De la préhistoire aux corridas espagnoles

Jack Randolph Conrad

Dans cette longue fresque que brosse l'auteur et qui va de la chasse à l'Auroch, à la fin du paléolithique, jusqu'à la course de taureaux de Espagne contemporaine certaines constantes se laisseraient reconnaître. Toujours le taureau aurait incarné p…

Dans cette longue fresque que brosse l'auteur et qui va de la chasse à l'Auroch, à la fin du paléolithique, jusqu'à la course de taureaux de Espagne contemporaine certaines constantes se laisseraient reconnaître. Toujours le taureau aurait incarné pour l'homme une puissance religieuse spécifique proche du mâle, exprimant la force — physique et guerrière — en même temps que la virilité fécondante. Les rapports de homme et de la bête auraient jamais non plus cessé même après sa domestication de ménager une place majeure au défi au jeu dangereux au combat.

J.R. Conrad traite successivement de la place du taureau dans la pratique et la pensée religieuse des Sumériens, des Babyloniens, de Inde aryenne et védique, de Égypte, de Anatolie et de la Syrie, de la Crète, de la Grèce et de Rome. On pourrait lui reprocher une sorte de « pantaurisme ». II place en tous temps et lieux le taureau au centre des préoccupations religieuses, il en fait dans tous les panthéons la figure divine principale. On sera surpris par exemple apprendre que la religion grecque classique prend en grande partie sa source dans les corridas rituelles de Crète. Au reste l'analyse ne dépasse guère le plan des correspondances symboliques les plus générales taureau-fécondité, taureau-orage-bataille, taureau-roi, taureau-soleil. Dès qu'un texte évoque une comparaison taurine, dès qu'un rituel fait une place à cet animal l'auteur conclut existence un dieu-taureau. On aurait aimé que soit plus soigneusement distingué ce qui revient au taureau sauvage, objet de chasse, au taureau domestique, reproducteur au bœuf de labour, vivant dans étable la vache. Aussi, que soient indiquées les fonctions diverses (économiques ou de prestige ou purement religieuses) que élevage des bovidés pu avoir dans les différentes civilisations.

La partie la plus intéressante de ouvrage concerne la corrida espagnole : drame symbolique. La thèse est la suivante : la corrida constitue un rituel social qui vise résoudre symboliquement les conflits une société fondée sur une série de tyrannies pesant sur individu — tyrannie familiale politique, économique, religieuse. Elle fonctionne comme une soupape de sûreté pour le groupe social. Elle défoule l'hostilité profonde que tout espagnol nourrit égard de autorité spécialement paternelle : elle l'extériorise en actes agressifs contre le taureau, symbole millénaire du pouvoir de la force du roi, du dieu, du père. J.P. V.

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