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Liber

Le Dieu du Mal

Hervé Rousseau

Très intelligente petite étude du dualisme et plus précisément d'un de ses deux principes, celui du mal, conduisant des peuples primitifs aux Bogomiles et aux Cathares, par l'Iran ancien, le satan de la tradition judéo-chrétienne, la gnose et le man…

Très intelligente petite étude du dualisme et plus précisément d'un de ses deux principes, celui du mal, conduisant des peuples primitifs aux Bogomiles et aux Cathares, par l'Iran ancien, le satan de la tradition judéo-chrétienne, la gnose et le manichéisme. Nous savons bien qu'Hervé Rousseau a voulu faire une description plus phénoménologique qu'historique (p. 3) ; néanmoins, il nous semble qu'il aurait dû insister davantage sur les peuples primitifs (auxquels il consacre seulement 6 pages), dont les riches mythes dualistes ne sont pas forcément expliqués par les théories des religions ultérieures et qui permettent justement d'éclairer souvent celles-ci.

Si nous reprochons donc à l'auteur d'avoir négligé un point qui nous paraît capital est-il même sur que les faits Tchouktché ne soient pas influencés par une « grande » religion ? — p. 8 — le mythe altaïen qu'il rapporte en suivant une de nos études a peu de chances d'être primitif — p. 11), nous devons reconnaître qu'il n'était guère possible d'entrer dans le dédale fort complexe des faits archaïques et dans ceux des peuples sans écriture avec le peu de place dont il disposait.

Par ailleurs, nous ne pouvons que le louer de la façon très claire dont il souligne les problèmes fondamentaux. Les pages qu'il écrit sur le mal et sur la question de son origine ne peuvent qu'avoir une résonance profonde sur la conscience de chaque lecteur. De même l'explication qu'il donne du dualisme, cet effort désespéré et généreux pour « innocenter Dieu », nous permet d'en mesurer pleinement la grandeur, mais, par la même occasion, de voir pourquoi et comment il portait en lui la semence de son irrémédiable échec.

Jean-Paul Roux.

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