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Liber

Les Contes du labyrinthe

Alain Daniélou

Cinq contes, situés dans la région du Latium, au sud de Rome, sont réunis sous ce titre. Figure tutélaire de l’œuvre de Daniélou, le labyrinthe est également le nom du lieu-dit où il élut domicile à son retour en Occident. La dominante auto…

Cinq contes, situés dans la région du Latium, au sud de Rome, sont réunis sous ce titre. Figure tutélaire de l’œuvre de Daniélou, le labyrinthe est également le nom du lieu-dit où il élut domicile à son retour en Occident.

La dominante autobiographique est nettement présente dans ces nouvelles, aussi l’histoire de Tagès, et des deux amis Gwen et Arno, n’est pas sans rappeler l’installation d’Alain Daniélou dans cette campagne romaine dont le paganisme discret et proche de la nature n’est pas sans rapport avec l’Inde, qui fut sa terre d’élection trente ans durant.

« Le don du soleil », expose explicitement ce lien : Daniélou met en scène un jeune homme romain, Ludovico, qui, fasciné lors d’un de ses voyages en Inde par l’atmosphère émanant du temple du soleil, apprend que le shivaïsme, religion qui y est vénérée, trouve sa continuité dans le mitraïsme occidental. Le catholicisme, au départ, pourtant proche du mitraïsme, s’en est éloigné au point d’en défendre les valeurs contraires, et d’interdire la pratique du culte de Mitra. Si c’est ce catholicisme triomphant qui est ostentatoire dans cette région, fief du pape, le paganisme en anime toute la nature, qui est émaillée de nymphées, de mitreum disparus sous les fondations des églises…

Rien d’étonnant, dès lors que, des phénomènes incompréhensibles pour les occidentaux imprégnés de rationalisme ou de catholicisme surviennent, comme l’écroulement d’un barrage, la disparition d’individus, qui réapparaissent dans un tout autre contexte, amnésiques de leur aventure précédente.

Les hommes, oublieux des savoirs immémoriaux, persuadés de détenir les clés du bonheur dans la modernité et voulant l’imposer au monde entier, sont surpris que ces sociétés archaïques qu’ils méprisent finissent par avoir raison de leurs projets impérialistes et néfastes, par des moyens mystérieux qui leur échappent totalement.

Dans un style à la fois léger et didactique, Alain Daniélou aborde une nouvelle fois les motifs clés de son œuvre : mise en garde contre le colonialisme nivellateur et destructeur, auquel il oppose la connaissance harmonieuse des anciennes civilisations, dans laquelle éthique et esthétique ne sont jamais séparées.

Dans ce livre, Alain Daniélou entrouvre pour nous ce monde enchanté où le surnaturel fait partie de tous les jours.

Buchet Chastel, septembre 1983.

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