ANCIENS BRONZES DU LOURISTAN ET CULTES IRANIENS
- PAR
RENÉ DUSSAUD (PI. IX-X).
A la mémoire de Franz Cumont.
I. — Anciens bronzes iraniens.
L'archéologie iranienne a remporté un vif succès en l'été 1948 avec l'exposition au Musée Cernuschi d'un choix de pièces rares. Le conservateur, M.. René- Grousset, de l'Académie française, a dit, en tête du Catalogue, le mérite de cette exposition et rendu un juste hommage aux autorités iraniennes et françaises qui se sont associées pour sa présentation.
A cette occasion, le Directeur du Service des antiquités de l'Iran et correspondant de l'Institut, M. André Godard et Mme André Godard, nous ont soumis des bronzes d'un intérêt exceptionnel puisqu'ils proviennent d'un temple qui a été dégagé par le docteur Erich Schmidt, directeur de la Holmes Expedition, au lieu dit Surkh Dum, à 10 kilomètres au sud de Kuh-i-dasht (1). Les indigènes avaient déjà tiré de ces ruines de nombreuses pièces de bronze quand M. Erich Schmidt, alerté, fouilla en 1938 l'édifice où il reconnut un temple.
Une des pièces découvertes. par le savant archéologue montre comment procédaient les bronziers du Louristan. Ils commençaient par tracer sur la plaque de métal circulaire une esquisse du motif qu'ils achevaient ensuite au repoussé. Le terme d'« épingles» par lequel on est convenu de désigner ces objets est assez impropre, car s'ils en ont la forme, en réalité ils constituent
t1) Ces renseignements donnés par A. Go- Téhéran, dans Bulletin of the Iranian Institute,
dard, Catalogue, p. 17 ssM et par Mehdi vol. VI, 1-4, et VII, 1 (décembre 1946), p. 71 ss.
Bahrami, un des conservateurs du Musée de
