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RAPPORT SUR UNE MISSION A ROME, PAR M. FRANZ CUMONT, MEMBRE DE L'ACADÉMIE.

La situation actuelle d'une Europe divisée en compartiments étanches et dont chaque pays entrevoit à peine quelles œuvres s'accomplissent chez ses voisins même immédiats, paraîtra paradoxale à nos neveux et arrière- neveux quand une situation plus normale sera rétablie. La difficulté presque insurmontable de faire passer au delà des lignes tracées par les exigences militaires la correspondance et les imprimés, que bannissait une censure inexorable, ont supprimé ou raréfié les échanges intellectuels aussi bien qu'économiques. Privées des ouvrages et des revues qui paraissaient au delà de barrières artificielles r appauvries par un isolement qui les séparait du reste du monde, les études n'ont pu se nourrir de tout ce que la collaboration de l'étranger aurait pu leur apporter. La situation de l'Italie centrale à laquelle les hostilités prolongées dans le nord de la péninsule interdisaient toute communication avec les pays transalpins, a été à cet égard particulièrement défavorable. Pendant notre séjour à Rome, nous avons pu recueillir les plaintes non seulement d'érudits italiens mais de prélats du Vatican sur l'impossibilité où ils s'étaient trouvés de connaître la production scientifique de l'Europe comme de l'Amérique.

Mais, inversement, l'étranger est resté dans l'ignorance des travaux qui se poursuivaient en Italie. En essayant de remplir de mon mieux la mission qu'avait bien voulu me confier l'Académie et de me rendre compte des résultats obtenus par les recherches archéologiques depuis le commencement des hostilités, en 1940, j'ai été surpris de leur nombre et de leur importance. Les chantiers n'ont jamais chômé et leur activité a été remarquablement fructueuse. La quantité comme la qualité des trouvailles est telle qu'elles mériteraient qu'on leur consacrât un commentaire