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Liber

La date du mithréum de Sidon

Ernest Will

Les monuments mithriaques sont rares en Syrie. Les sculptures de Sidon, datées de 188, constituent l’essentiel de la documentation malgré des incertitudes sur leur origine exacte.

Les monuments mithriaques restent rares en Syrie et, jusqu’aux belles découvertes de Doura, l’important lot de sculptures retrouvées à Sidon, il y a une soixantaine d’années, constituait l’essentiel de notre documentation. Le sanctuaire, cependant, dont elles furent tirées reste à découvrir; son fouilleur clandestin, le fameux Durighello, en a laissé une description fantaisiste, sinon dépourvue de toute vérité, mais suffisante pour montrer qu’il était particulièrement riche et inviolé. Quant aux œuvres que nous possédons, on n’en a pas dégagé toute la signification pour l’histoire du mithriacisme en Orient, comme nous espérons le montrer.

La date du Mithréum est précisée par la dédicace de trois des pièces retrouvées et toujours conservées dans la collection de Clercq à Paris : le groupe en ronde-bosse du tauroctone (n° 47), l’Aion-Kronos (n° 49) et l’Hécataion (n° 54) sont dédiés par FI. Gerontios, « pater nomimos », en l’an 500. A. de Ridder, dans son Catalogue de la Collection de Clercq, a déduit de cette indication la date de 188 après Jésus-Christ, en appuyant ses calculs sur l’ère séleucide (point de départ : 312 av. J.-C), sans discuter plus longuement la question; une évaluation à l’aide de l’ère de la ville (début : 111-110 av. J.-C.) est simplement déclarée absurde; elle nous fournirait, en effet, l’année 389 après Jésus-Christ et l’on peut croire que l’exécution des sculptures à une date aussi tardive, sinon l’existence même d’un culte mithriaque à Sidon, a paru inacceptable à de Ridder. Depuis lors, l’année 188 a été admise sans discussion par divers auteurs qui se sont occupés des restes de ce Mithréum. L’on voit qu’en dernière analyse cette date ne repose que sur un raisonnement de vraisemblance, si bien qu’il ne nous a pas paru sans intérêt de reprendre le problème. Il s’agit d’abord de déterminer l’ère, ou les ères, en usage à Sidon à l’époque impériale, ensuite de comparer les données de la chronologie ainsi obtenue avec les indications fournies par les œuvres qui portent les inscriptions.

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