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Notitia

Un sanctuaire dédié au dieu Mithra découvert en Corse

L’Inrap vient de mettre au jour un lieu de culte dédié au dieu Mithra sur le site de Mariana, à Lucciana, France.
Vue aérienne du mithraeum et de ses annexes. À droite, un bâtiment postérieur.

Vue aérienne du mithraeum et de ses annexes. À droite, un bâtiment postérieur.

 
Inrap.fr — Inrap.fr
15 Jun 2017

Une équipe de l’Inrap vient de mettre au jour un sanctuaire dédié au dieu Mithra sur le site de Mariana, à Lucciana (Haute-Corse). L’opération, autorisée par le préfet de Corse, est placée sous le contrôle scientifique de la Drac de Corse (service déconcentré du ministère de la Culture et de la Communication) en liaison avec la commission territoriale de la recherche archéologique sud-est.

D’après Sénèque et Pline, Mariana est une colonie de citoyens romains, fondée vers 100 avant notre ère par Caius Marius, général, consul et grand réformateur de l’armée romaine, après sa retentissante victoire sur les peuples Cimbres et Teutons. Elle s’inscrit dans une stratégie militaire à l’échelle de la mer tyrrhénienne. À son apogée, vers le IIIe ou le IVe siècle, Mariana, une petite agglomération ne dépassant guère dix hectares, est organisée en une vingtaine d’îlots. Son port participe activement aux échanges commerciaux en Méditerranée. La fouille archéologique met au jour un quartier périphérique de la Mariana antique.

LE MITHRÆUM DE LUCCIANA

C’est la première fois en Corse qu’un mithræum est identifié. Ce sanctuaire se compose de plusieurs espaces caractéristiques des mithræa dont une salle de culte et son antichambre. La salle d’assemblée, rectangulaire (11 x 5 m), est constituée d’un couloir central surcreusé, bordé de deux longues banquettes de 1,80 m de largeur, limitées par un muret soigneusement enduit à la chaux. En vis-à-vis, deux niches voûtées en briques sont aménagées dans l’épaisseur des banquettes. L’une d’elles contenait encore trois lampes à huile intactes.

À l’extrémité du couloir devait se dresser le bas-relief de marbre représentant Mithra, coiffé de son bonnet phrygien et sacrifiant un taureau. Trois fragments de ce bas-relief brisé ont été retrouvés à ce jour par les archéologues. Y figurent un chien et un serpent buvant le sang s’écoulant de la gorge entaillée de l’animal immolé, alors qu’un scorpion lui pince les testicules. Sur la droite, un personnage est représenté tenant une torche : le « dadophore » symbolisant le soleil couchant ou la mort. D’autres éléments en marbre ont été exhumés, dont une tête de femme. Deux clochettes en bronze, de nombreuses lampes brisées et des pots à pâte fine pourraient relever d’un mobilier liturgique. Une plaque de bronze et une autre de plomb portent des inscriptions qui restent à déchiffrer.


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